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Vazimba et esprits helo : la profondeur chronologique (PDF Download Available)
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1.15Académie Nationale de MadagascarAbstractConcerning the religion in Madagascar, Jacques Faublée noted its homogeneity and approached the Southwest spirits of life helo to the Imerina vazimba spirits. In the vulgate Malagasy context, the Vazimba are just mere superstitions or “bad” spirits. The oral tradition of the Andramasina region relates a number of stories to better understand who the Vazimba are in the daily life of the population and to better ensure the link that had done Faublée. By adding data from the oral tradition of the Southwest, it is possible to see in the helo spirits and to assimilate not “inhuman” spirits, but rather the Great people spirits of the past.Discover the world's research14+ million members100+ million publications700k+ research projects
?tudes océan Indien 51-52 | 2014Autour des entités sacréesVazimba et esprits helo : la profondeurchronologiqueJean-Pierre Domenichini?dition électroniqueURL : http://oceanindien.revues.org/1512DOI : 10.4000/oceanindien.1512ISSN : ?diteurINALCO?dition impriméeDate de publication : 30 décembre 2014ISSN :
Référence électroniqueJean-Pierre Domenichini, << Vazimba et esprits helo : la profondeur chronologique >>, ?tudes océan Indien[En ligne], 51-52 | 2014, mis en ligne le 13 octobre 2015, consulté le 30 septembre 2016. URL : http://oceanindien.revues.org/1512 DOI : 10.4000/oceanindien.1512 Ce document a été généré automatiquement le 30 septembre 2016.?tudes océan Indien est mis à disposition selon les termes de la licence Creative CommonsAttribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
Vazimba et esprits helo : la profondeurchronologiqueJean-Pierre Domenichini1
? la fin des années trente, Jacques
Marcelle Faublée firent un
lesterrains bara et vezo, qui leur fournirent la matière à de nombreuses publications. Il estvrai
professeur
orientalesvivantes, Jacques Faublée ne sut pas souvent parler de ce terrain à ses étudiants ni de sespublications que ceux-ci devaient découvrir par eux-mêmes, s’ils en avaient le désir et leloisir.
étudiants
n’avouait
aucunenthousiasme1. Le temps venant, on peut découvrir à la fois l’importance des travaux deJacques Faublée et sa parfaite indépendance à l’égard de la politique coloniale et de sondiscours. Quand les concepteurs de l’Encyclopédie de l’Empire fran?ais lui demandèrent unecontribution
types malgaches >>, l’on pressent bien qu’ils
en attendaient unedissertation
sur les << dix-huit tribus >> et sur ce qui
aurait été la double
contribution,africaine et malaise, au peuplement de Madagascar. En vrai scientifique, Faublée dut lesdécevoir2.2
Une grande partie du travail qu’il effectua concerna le fait religieux3. Il ne succomba pas àla tentation de beaucoup de ceux qui prétendirent parler ou étudier la religion malgacheet qui, comme l’écrit le Dr Fontoynont, bon connaisseur de Madagascar et président del’Académie malgache pendant quarante-et-un ans (1907-1948), pensent que la religion desMalgaches
<< a toujours
base le culte des ancêtres
et l’observation des fombandrazana (coutume
ancêtres) >>
(Dr Fontoynont, 1947, 97).
duPère Henri Dubois. Quand il présente la religion malgache (1950), il a de longs passagessur les différents ombiasy, mpanandro et mpisikidy qu’il définit comme des << prêtres de lareligion malgache >> (ibid., 289-290)4. Ce missionnaire jésuite alors à la retraite n’aurait nicompris ni admis, je suppose, qu’un Persan, traitant du catholicisme dans le royaume deFrance,
longuement,
voyantes,cartomanciennes,
chiromanciennes
nécromanciennes
devins, astrologues
etrebouteux
auxquels recouraient des
catholiques fran?ais. On comprend mieux que lesVazimba et esprits helo : la profondeur chronologique?tudes océan Indien, 51-52 | 20141
missionnaires venus pour convertir les pa?ens voulaient et veulent toujours, comme dansun
aujourd’hui –,
leurcivilisation
Civilisation.
pasparfaitement obsolète
ni en milieu
missionnaire
en milieu clérical malgache. Je nem’attarderai
confessions
chrétiennes
puimaginer,
qu’aurait
religion malgache
cequ’auraient pu être les religions malgaches au pluriel.3
?tudiant les pratiques religieuses de la société bara, Faublée a distingué deux ensembles.Le premier, qui assure
cohésion sociale,
rite patriarcal des
Lesecond, plut?t pratiqué par les femmes, fait appel aux esprits helo, définis comme espritsde la vie, esprits de la nature et génies du sol. << ?tres surhumains >>, ceux-ci se distinguentdes premiers qui sont les <>. Ayant étendu son terrain à tout le Sud-Ouest et son enquête à l’Imerina, il conclut (1954b, 116) :Les helu, les vurumbe [du pays vezo], les vazimba, les anakandriana [du pays merina],les
tambahwaki [du pays
mahafale] sont
vurumbe sontaussi
surhumains,
sontappliqués aux esprits des défunts.4
Il conclut également :L’importance, la généralité, l’homogénéité de la religion des esprits, à Madagascar,prouvent
ne sont pas
dieux déchus
d’une ancienne
populationrefoulée par des envahisseurs.(ibid.).5
l’hypothèse
population,
antérieure
àl’arrivée des Austronésiens.6
?tant donné la compréhension que l’on a aujourd’hui des Vazimba (Domenichini, 2007) etdans le cadre de l’unité culturelle du monde malgache5, ne conviendrait-il pas de revoir lanature de ces << esprits de la vie >> et de ces puissances surhumaines que seraient les helodu Sud-Ouest,
monde vezo, et
kokolampo et
tambahoaka du
mondemahafale ? C’est ce que je voudrais essayer de cerner avec les Vazimba d’Andramasinaque je connais un peu mieux. Les Vazimba au quotidien7
apparaissent
quotidien ?
à desenquêtes
spontanées
dernières années
d’Andramasina6 enpresque totalité originaires du monde rural7. Elles sont spontanées dans la mesure où jene leur ai pas proposé les Vazimba comme le sujet ou l’un des sujets des enquêtes qu’ilsont faites, mais où ce sont eux qui ont décidé d’en parler selon leurs expériences et lesrécits qui en sont faits dans leur société. Cette spontanéité est importante dans la mesureoù
communautés,
familiales
(fianakaviana)
villageoises
(fokonolona), sont considérées
lova ou patrimonial
sauraitpartager avec des inconnus, lesquels risqueraient de les utiliser pour leur porter atteinteet leur faire du mal8. Avant d’obtenir
cette spontanéité dans les récits qui restent dessecrets familiaux ou villageois, il avait déjà fallu obtenir la confiance des lycéens9.8
Concernant
Vazimba, quoiqu’il soit
notoriété
publique qu’Andramasina se
f?tappelée Ankadimbazimba, << Au fossé des Vazimba, au fossé vazimba >>, j’ai longtemps puadmettre
l’opinion
Randriana,
mpitantara
(traditionniste
l’histoire)Vazimba et esprits helo : la profondeur chronologique?tudes océan Indien, 51-52 | 20142
manendy qui, en 1978, disait qu’il n’y en avait pas dans la région. Pour lui, il n’y avait quedeux karazan’olona, les Andriamasinavalona et les Manendy ou Andriamanendy10. Le restede la population ne comportait que des Merina, des olon-tsotra (gens simples), c’est-à-diredes gens ordinaires
ascendance
andriana(princière)
d’Andramasina
Ralaniboahangy
mpitantara manendy occultaient tout un pan de l’histoire de la région. Il en est tout autrement de latradition orale populaire qui y est toujours vécue.9
Les Vazimba y apparaissent dans une cinquantaine de lieux d’une dizaine de communesrurales autour d’Andramasina. Je ne prétends pas que ce recensement soit exhaustif. Il estévident
dépend du
recrutement
nombreuxd’Andramasina, de Sabotsy-Ambohitromby et
d’Alatsinainy-Bakaro. Au fur et à mesureque l’on s’écarte de cet axe, le recrutement des élèves du lycée s’amoindrit et, par suite,celui des lieux vazimba dont il est parlé11.10
Si l’on pressent de fa?on sous-jacente le discours traditionnel ayant nanifié les Vazimba etle discours missionnaire les présentant comme des superstitions, il est plut?t évident etexplicite,
d’Ambohitromby,
VazimbaKeliampinga
qu’autrefois,
c’étaient
décidaient
(mpanapaka ou tompon’ny fandidiana, << ma?tres de la décision >>). L’on voit encore les mursde pierres sèches qu’ils avaient élevés pour protéger leur habitat12.11
Replacé dans ce que l’on sait de l’histoire de l’Imerina dans les hautes terres centrales, lenom de Keliampinga renvoie à la période où les puissants, hova ou andriana, n’utilisaientpas le fer dans leurs armes. Ampinga désigne un petit bouclier rond monoxyle – la poignéepar laquelle on le tient est taillée dans
la masse du bois –, donc un petit bouclier parlequel on se protégeait de la lance en bois (katsomanta, kinangala) de l’adversaire dans lesduels ou dans les combats13. Ampinga, petit bouclier en bois et monoxyleCentre d’art et d’archéologie, 2014Collection privée12
En dehors des récits qu’ont faits les enquêtes, le nom de Keliampinga est fréquemmentutilisé dans le Vakinisisaony pour désigner la période antérieure à Ralambo (XVIe siècle),avant, dit-on aussi, la période du fanjakana fahagasy, celle où les andriana auraient chasséles Vazimba et devinrent ceux qui décidaient. Comme on le voit ailleurs, le changementde
accompagnée
augmentation
population
s’enVazimba et esprits helo : la profondeur chronologique?tudes océan Indien, 51-52 | 20143
souvient –,
comportait
nomination
toponymed’Ambohitromby rempla?a celui d’Antsongo.13
beaucoup d’endroits, les Vazimba sont
des humains dont on conserve le
nom. ?Masinerana, un village de puissants (tanàn’ny mpanjaka avokoa), c’est Soamahalivo qui detemps à autre se manifeste le soir avec des feux follets14. ? Ambalavao, c’est une famillede
Randriambolamahery, Ratefinintany et Randrianakola15. Si, ailleurs,l’on a oublié leurs noms, on se souvient de l’existence de certains Vazimba par les récitsoù l’on conte les épreuves, les dommages ou l’extrême malheur qu’ils auraient engendréscomme à
Ambohimasindehibe, les récits étant confortés par la présence de
personnesconnues d’hier ou
de maintenant.
Tel Vazimba en arrive
punir une personneayant la veille, au soir, mangé de la viande de porc16.14
Il appara?t aussi que les Vazimba – ce dernier récit met sur le même plan vazimba et avelo,<> – sont là pour faire respecter les décisions prises par les Ntaolo, lesAnciens. Pour aller
d’Ambohitraina à
Andrakalavao, deux cités
haut-perchées
sur dessommets, il fallait traverser une rivière où vivaient de redoutables crocodiles que l’on ditégalement masiaka. Pour se protéger des sauriens, les ancêtres établirent donc un fanidy,un
d’alliance,
interdisait
voay,<< crocodile >>, au bord de la rivière et le rempla?ait par un nom Ngabemavo, qui interdisaitde manger en traversant la rivière à gué, de laver des linceuls dans la rivière, d’y conduiredes pirogues et même de prononcer le mot << lakana >> (pirogue). La conséquence en étaitque quiconque voulait éviter un très grand malheur devait bien faire attention, car lesvazimba et les avelo des alentours étaient masiaka17. On comprend immédiatement que lesvazimba et les avelo sont les esprits des Anciens qui avaient établi le fanidy et qui avaientédicté les règles de comportement. L’on comprend aussi que si, par son comportement,une personne ne les respectait pas, l’alliance avec les sauriens serait rompue au détrimentde toute la communauté environnante.15
Quoiqu’ils soient aujourd’hui des villages
abandonnés par les vivants,
Ambohitraina etAndrakalavao
conservent
ancien statut
andriana fondé
communauté
dejustice et de sécurité et sur une sacralisation irrévocable (mahamasina). L’on ne saurait,sous peine de trouver le malheur, y concocter quelque malfaisance ou autre combine.16
? proximité d’Ambohitraina, on voit aussi – mais on le voit aussi dans d’autres lieux – unepetite forêt dont
on ne saurait couper les arbres et qui est protégée par une
décisionécrite de la commune18. La raison en est simple : il s’y trouve des Vazimba et l’on ne peutdonc
l’endommager.
deformalisation administrative. Les dobo des Vazimba17
Les Vazimba peuvent résider dans des grottes19 – ces grottes qui, du temps où la forêtrecouvrait
la région, pouvaient servir de nécropoles –, souvent dans de grandsrochers20, dans des rochers qui se chevauchent dans le courant d’une rivière21, dans unrocher où ils ont migré après avoir quitté leur ancienne résidence22 et parfois après avoirsubi une profanation23, dans un tombeau et deux arbres endémiques d’un village24, maisleur préférence va vers les rivières25 et surtout vers les lacs ou dobo.18
Gr?ce aux enquêtes faites par les lycéens, j’arrive à répertorier plus d’une dizaine de dobo,demeures des Vazimba, dont certains ont été comblés et sont aujourd’hui cultivés, maisVazimba et esprits helo : la profondeur chronologique?tudes océan Indien, 51-52 | 20144
qui sont toujours
habitants. Parfois
anciennement des marais
(honahona)
Anororo26,
Marotatatra
Atsarasaotra27,d’Ambohitrinibe28,
Sabotsy-Ambohitromby29,
Sabotsy-Ambohitromby30,
d’Ambohimahatsinjo31,
d’Ambodiriana – il
aujourd’hui
comblé etcultivé32 –, d’Andobobe33, d’Antanivory34, et non loin d’Andramasina le dobo ou farihy – lesdeux
sont utilisés –
d’Andranosoalaza35.
ceuxd’Antanivory et d’Andranosoalaza, sont bien connus de toute la région. La faune des dobo19
Tous ces dobo, passés ou présents, ont en commun d’avoir été occupés par des Vazimbamasiaka, même si l’on sait que certains sont devenus faibles (efa mba lefilefy) et ont migrévers d’autres lieux. Dans les dobo, il y a ou il y avait des poissons, des petits crabes d’eaudouce
écrevisses
(orana), qui
appartenaient
nepouvait ni pêcher ni manger.20
C’est une règle que les gens d’Antanivory continuent à respecter. Si les andriana ma?tresdu lieu veulent en manger, ils acceptent d’aller en pêcher à Andranonjazavavy, mais eux-mêmes n’en consomment pas. Le faire risquerait d’être dangereux pour le contrevenant.21
d’Ambohimahatsinjo,
nomméeRamananandro habitant Ampanataovana, qui avait envie de manger de ces poissons etqui avait fait offrande de bonbons, de miel et de riz pilé (fotsimbary), en avait obtenu ungrand nombre. ? la maison, quand on écaillait les poissons, une voix se faisait entendre :<< Mikiky an ! >> – << On écaille, n’est-ce pas ? >> ; quand on les cuisait, la voix reprenait : << Mahandro an ! >> – << On fait cuire, n’est-ce pas ? >> ; quand l’eau bouillait, ils ne voulaient pascuire et continuaient encore à remuer. Ramananandro décida de les reporter dans le dobo,mais
restèrent
moururent.
semainesuivante,
tombèrent
etmoururent. Ramananandro mourut deux ans plus tard. Par la suite, un feu de brousse (doro tanety) br?la tout le pourtour du dobo. Comme les Vazimba n’aiment pas le feu quichasse les esprits, l’on entendit sonner le tambour, jouer les instruments de musique etéclater des clameurs de répulsion qui résonnaient, ainsi qu’une voix qui disait : << Vonjeoizahay ! >> – << Venez à notre secours ! >>.22
comprenait
également
desamphibiens. On raconte à Fehiloha qu’un jour de printemps où la chaleur était devenueaccablante, un grand nombre de serpents sortis du dobo se trouvaient dans le canal quisépare le dobo et les rizières. Tous ces
serpents étaient très noirs et très longs. C’étaitnotamment des tompondrano, << ma?tres
de l’eau >>. ? les voir
s’entrelacer, s’emmêler ets’entourer
autour des autres, à les voir changer subitement
de couleur, on nepouvait
spectacle dura longtemps
jusqu’à ce
qu’uncrapaud venant du dobo les
approch?t : ces animaux qui s’entrela?aient
séparèrentimmédiatement et tous rentrèrent dans la galerie qui débouche sur le dobo. Comme on levoit, il existe toute une société animale qui a ses règles et ses comportements. Cela ne doitpas étonner. Comme on le sait par ailleurs, Ramahavaly, le troisième des sampin’Andriana (palladia)
du Royaume de Madagascar, avait le
de commander aux
etl’utilisa en 1829 pour chasser Robert Lyall (Chapus & Mondain, 1954), l’agent anglais venuà Antananarivo remplacer James Hastie. Après la convention passée par Radama Ier avecle gouverneur anglais de Maurice, ce dernier était représenté à Madagascar par Hastie36 ;Vazimba et esprits helo : la profondeur chronologique?tudes océan Indien, 51-52 | 20145
à sa mort, Lyall était arrivé à Antananarivo pour le remplacer, mais il ne fut jamais re?upar Ranavalona Ire. Ce fut Ramahavaly qui l’amena à quitter Madagascar.23
Dans cette
société animale,
évidemment des liens sociaux
très forts. Pour
lemême dobo, on raconte que, dans un canal voisin qui aboutit à la Sisaony, une femmeavait
pris une grenouille pour nourrir ses cochons.
soir, donnant
à sescochons au moment où le soleil
est près de dispara?tre et où le soleil et les cieux secolorent
masoandro)
privilégié
communication
d’outre-tombe –, elle s’évanouit.
la secourir,
mais elle avaitpresque perdu le souffle. Son cou se tordait, le visage se retournant vers la nuque, sonregard était fixe et féroce, elle ne parlait plus et semblait fuir le monde. Ceux qui venaientà
découragés,
n’étaient
secontentaient de la regarder. Finalement,
quelqu’un se demanda si
n’avait pas
étésuivie par un lolo ou par un Vazimba. C’est pourquoi ils firent br?ler de vieux chiffons etdes bambous secs, car leur odeur peut chasser les lolo et les Vazimba. Peu après, son courevint à sa place et elle put aussi parler. On l’interrogea alors et elle raconta qu’un petithumain lui avait fait de l’ombre et lui avait fait peur avec une grosse grenouille. Autreétonnement : la grenouille donnée aux cochons avait suivi le Vazimba. Les grenouilles,sait-on, ont même l’interdit de l’odeur du cochon.24
mésaventure analogue
àAntsentsindrano, un endroit où il y a encore des V il l’avait fait griller et l’avaitmangé. Le soir, la nuit tombée, l’enfant partit brusquement comme en colère – à la fa?on,semble-t-il,
comportements
l’ambalavelona37.
parentsvoulurent le retenir à la maison, mais ne le purent. Ils le suivirent mais le perdirent devue. Ils le retrouvèrent enfin au matin. Le Vazimba ne laissa l’enfant tranquille que quandil eut re?u un sachet de bonbons et une bouteille d’alcool38.25
Il en est de même de la viande de porc pour les fidèles de Rakelimalaza. ? Ambohitrinibe,pour ces fidèles qui en auraient consommé, les malheurs peuvent arriver, quand ils serendent à
une cérémonie
la Tranobe,
cette << grande
maison >>,
réunion desfidèles
Rakelimalaza,
fiangonana,
deschrétiens. Il peut leur
d’être frappé
d’hémiplégie
(ketrak’ila) ou d’avoir
le coutordu (miolana ny tenda). ? Ambohitrinibe toujours, il semble bien que l’on confonde passéimparfait
plus-que-parfait
dobo etaccompagnés de tambours et d’accordéon, les Vazimba dont on disait aussi qu’ils étaientnombreux, montaient en longues files au sommet de la colline pour y sanctifier le rocherqui s’y trouve. Les dobo d’Andobo26
Le village d’Andobo se trouve au nord de Mananjara, une région très conservatrice de latradition39
Rakelimalaza
àAmbohimanambola par Ranavalona II. On s’y souvient qu’un très grand dobo fut aménagépar Rabezanahary, originaire de Mananjara, en une seule grande rizière qui, par le jeu deshéritages, fut ensuite partagée en de nombreuses parcelles. Il y avait alors beaucoup defady
(interdits), notamment
porc, interdit commun
chez tous les andriana deMananjara.
S’y ajoutaient des fady attachés
à la terre (fadintany40)
et l’interdiction
l’anguille41 pour
protégeant
lafoudre.Vazimba et esprits helo : la profondeur chronologique?tudes océan Indien, 51-52 | 20146
Mais le terroir d’Andobo se distingue aujourd’hui des alentours, car
il y a à l’ouest
duvillage, appelé Anosy, un grand dobo entouré de grands roseaux zozoro et de joncs harefodont on fait les nattes fines. Dans ce dobo, en eau toute l’année, que ce soit dans la saisondes orages ou en hiver, il y a un vazimba sans interdit particulier – notamment dans le faitqu’il n’a
pas peur des cochons et n’est donc
pas fady kisoa –, mais l’on sait bien
qu’unenfant dont on n’a pas encore coupé les premiers cheveux (ala volon-jaza) ne doit pas ypasser, sinon il serait suivi par un lolo et ferait des cauchemars (mikidraodrao42) pendant lanuit. L’on sait aussi que, pour un enfant qui passerait
près du dobo, un enfant que necoifferaient pas ses parents, qui aurait un toupet de cheveux et dont les cheveux seraientsales, le
viendrait la nuit les lui tresser
de telle fa?on
seuls les ciseauxpourraient en venir à bout. Il est à noter que si l’on voit bien des poissons dans ce lac, l’onne peut vraiment pas les prendre, même pas par les femmes utilisant un tandroho43, << carce sont les poissons du Vazimba >>. Le farihy d’Andranosoalaza28
d’Andramasina
Alatsinainy-Bakaro
versAmbohibemanjaka
et Ambohimiadana, on trouve sur la gauche, avant Manarintsoa,
legrand lac d’Andranosoalaza, dont l’histoire est bien connue dans toute la région. Celle quel’on nous conte se souvient que cette étendue d’eau était une simple étendue d’eau sanscaractère particulier. Mais, ajoute-t-on, il y eut une
andriana qui résidait sur la collinevoisine de Manjaka et qui s’en vint à trépasser. Selon la coutume de cette époque, quandun
ou une andriana << tournait le
dos >> (miamboho44), le corps était éviscéré et préparéjusqu’à ce qu’il soit devenu <>
(maina). Le corps était alors mis
au tombeau et sesviscères ainsi que les sanies provenant du cadavre étaient versées dans un lac. Il en futainsi de Soalaza ou Rasoalaza de Manjaka. Son corps est dans le tombeau de Manjaka etses
depuis cette date,
s’appelle Andranosoalaza,
<< ? l’eau
deSoalaza >>, car dans les toponymes qui font référence au nom d’une personne célèbre, l’Andria- ou le Ra- du début du nom est normalement supprimé.29
La tradition explique que Rasoalaza était vraiment andriana. La colline où
elle résidaitétait entourée par un fossé profond et, toujours par la tradition orale, on sait que ce fossé-là avait été creusé avec des bêches en bois (angady hazo, nous explique-t-on, ignorant laprécision du mot juste sahiratsy). Quant au dobo, c’était là que les andriana de Manjakafaisaient prendre l’eau dont ils avaient besoin. La tradition orale raconte aussi que l’on yavait immergé une marmite de fer, puis elle nous en donne la raison : les rois en avaientfait le réceptacle des viscères des andriana défunts. De ce fait, il était interdit d’y plongeret d’y nager, car il était très sacré (masina). Dans la région, il est des parties de la Sisaonyou d’autres dobo où sont signalées d’autres marmites de fer qui appara?traient parfois à lasurface, mais c’est la première fois que j’en entends une explication.30
explication
àAntampon’Andramasina, encore en 1837 année malgache, l’on utilisait un grand vase oumême une grande marmite à riz fa?onnée par les potiers. Je me demande toutefois si cettegrande marmite n’était pas autrefois appelée *vilanimbi, << marmite-grande >>, ou *vilany ve,
<< idem >>, d’où son passage à vilany vy avec l’importation au
XVIIIe et au
XIXe siècle demarmites tripodes en fonte. Quoi qu’il en soit, on ne
peut pas écarter la possibilité del’usage de marmites en fonte pour un usage funéraire. La valeur de ces objets aurait puaider à remplacer les bières dites lakana (pirogue) comme en Asie du Sud-Est ou mieuxVazimba et esprits helo : la profondeur chronologique?tudes océan Indien, 51-52 | 20147
lakana mifanarona en Imerina, qui désignait ce qu’on appelle aussi tamango ou tranovorona45.
Ces bières
nato (notamment
Calophylluminophyllum), de bois-tambour (ambora ou Tambourissa) ou de teck de Madagascar (hintsy ouIntsia bijuga).31
Dès lors, ce dobo avait changé de qualité : il en était venu à posséder un ou des jina ou zina(nanjary nanan-jina) qui font que l’on ne peut le souiller, quelle que soit la souillure, quel’on ne peut en dire du mal et que l’on ne doit pas y
jeter des pierres comme si on lelapidait46. Il s’y trouve beaucoup de poissons, et l’on peut avoir le droit d’en pêcher si l’onen boit l’eau, c’est-à-dire si l’on est andriana du lieu
ou si l’on se comporte comme lesandriana du lieu.32
Il est des personnes qui peuvent obtenir ses bénédictions. Ce sont les gens à peau noire,car Rasoalaza était une personne à peau noire et détestait les fotsy (blancs), même déjà deson vivant, car les fotsy, dit-on, distinguent les gens selon la couleur47. C’est pour cetteraison que les blancs ne peuvent venir jouer à ce dobo. Un bosquet de zozoro occupe lemilieu
mais Rasoalaza n’y
demeure pas en
permanence. Selon
l’onraconte, elle ne cesse de changer de place. En plus du bosquet de zozoro du milieu, il y atout un ensemble de groupes de zozoro plus petits entre lesquels elle se déplace. C’est là,me dit-on, que l’on voit que ce dobo est vraiment manan-jina.33
Pour les gens des alentours, tout ceci ne serait plus qu’un souvenir, car on y envoie pa?treles zébus, qui y font selon leur seule volonté. Ce dobo des rois a été profané par les Vazaha(Européens) qui y ont introduit de nouveaux poissons et qui y ont apporté de la viande deporc. Pour
beaucoup d’autres, à Andranosoalaza, on ne
peut y faire
du mal, car il s’ytrouve des Vazimba, qu’il y a des poissons de toutes espèces, que l’on ne peut s’y baigner,et
pêcher à
les poissons des
Vazimba. D’autres continuent àpenser qu’Andranosoalaza conserve toujours son caractère sacré, et, pour le rituel de lacirconcision, à y aller chercher l’eau sacrée (rano masina) une fois la calebasse arivolahybien attachée de chiendent (fandrotrarana) et d’affouche (hafotra)48. Les Vazimba sont-ils masiaka ?34
Les missionnaires ont souvent proclamé que les Vazimba étaient masiaka et traduisaientle mot par << méchants >>. Comme ils étaient capables de provoquer les pires maux, voire lamort, il n’aurait pas fallu recourir à eux, mais, au contraire, les oublier comme de simplessuperstitions. Appara?t déjà là un problème de compréhension interculturelle qui donne<< méchant >>
de masiaka,
qu’il s’oppose
ici à débonnaire. Au
XIXe siècle,
s’appliquait
Andriamasinavalona
l’exercice de
missions,refusaient toute négociation ou proposition de corruption, c’est-à-dire comme on dirait,aujourd’hui, de faire appel au fihavanana ! Dans la vie au quotidien, le Vazimba ne
sedéfinit pas par sa méchanceté, mais par la rigueur qu’il impose pour faire respecter saqualité.35
Si l’on replace dans le monde ancien le comportement des Vazimba, tel qu’il nous estraconté par la tradition orale, on le comprend mieux avec l’un des ohabolan’ny Ntaolo quidit :Andrian-drainazy tsy manam-panjakanaAndriana lozabe tsy monina amim-bahoaka36
et que Bakoly Domenichini-Ramiaramanana a traduit :Vazimba et esprits helo : la profondeur chronologique?tudes océan Indien, 51-52 | 20148
? Prince débonnaire point de royaume? Prince cruel point de sujets49.37
Sauf peut-être un cas, celui du Vazimba d’Anosy à Andobo, les Vazimba ne sont pas desandrian-drainazy, ce ne sont pas non plus des andriana lozabe, puisqu’ils ont des sujets dansle
peuple des
l’adaptation
outre-tombe
desenceintes royales (rova, valamena) où ils avaient résidé. Comme il en est des rova, on nepeut souiller (lotoina) les dobo. L’on y voit la végétation qu’ils aiment – des souchets zozoro,des joncs harefo et des petits bambous volotara –, les gens y venaient faire des offrandes– notamment de boeufs et de coqs rouges – et demander des bénédictions (fitahiana). LesVazimba sont, dit-on, comme tous les humains, mais c’est leur bonheur et leur coiffurequi
les en distinguent.
a piétiné
leur hasina,
il n’existe aucun remède. Le seulremède existant commande de faire attention, de ne pas leur faire violence et de ne paspiétiner leur hasina.38
Véritable scandale pour les missionnaires du XIXe siècle et pour tous les monothéismes, ilspeuvent être considérés, dit-on aussi, comme des Andriamanitra ou comme des Zanahary.Grands et puissants dans le monde des vivants, ils ont conservé outre-tombe les pouvoirsqu’ils avaient sur terre ou acquis des pouvoirs qui les rapprochent (les assimilent ?) audieu suprême, lequel assure aux hommes protection et bénédiction – ny fiarovana sy nytsiodranon-Ja?ahary, dit un fialan-tsiny du pays betsileo (Domenichini, 2009).39
Pour se protéger
les ancêtres établirent donc un fanidy,
dans une sorted’alliance qui, ai-je déjà dit, interdisait de prononcer le mot voay, << crocodile >>, au bord dela
rempla?ait
Ngabemavo,
interdisait
entraversant la rivière à gué, de laver des linceuls dans la rivière, d’y conduire des pirogueset même de prononcer le mot << lakana >>. On comprend que le mot voay ait été interdit,comme l’était le mot osy, << chèvre >>, chez les Zanak’antitra qui étaient fady osy, et que lemot kisoa, <>, l’ait été, à l’est d’Andramasina, chez les fidèles de Rakelimalaza quil’appelaient komankoro, << même sens >>.40
On comprend moins facilement que l’appellation du crocodile ait été personnalisée. Celaincite à se demander si le fanidy a été institué à une époque – ancienne pour les hautesterres – où, à leur trépas, l’esprit de certains des puissants de ces temps s’en allait établirdemeure chez un crocodile, comme s’en souvient toujours bien la tradition orale du paysbetsileo.41
Les autres interdits du fanidy se comprennent comme appartenant à un seul ensemble. Nepas
traversant
dangereuse
àNgabemavo. L’interdit d’y laver des linceuls vise à ne pas souiller par la mort l’eau de larivière et à lui conserver son pouvoir de vie. Si l’on songe qu’en Asie du Sud-Est, l’imagede la pirogue est emblématique de la mort, qu’à Madagascar, la bière idéale est bien lalakana
mifanarona,
c’est-à-dire
pirogue qui
couverte par
autrepirogue plus légère, et qu’en Imerina, on a dit que les grands princes ont été inhumésdans
lakam-bola, << pirogues
d’argent >>50,
<< pirogue de
promesse >>,
l’interditd’utiliser la pirogue lakana pour traverser le cours d’eau et l’interdit annexe de prononcerle mot lakana se comprennent par le désir de préserver l’eau courante de toute souilluremortifère.42
L’on ne risque guère de se
tromper, par
contre, si l’on pose que les Vazimba que l’oncélèbre plut?t en Alakaosy et en Alahamady51, seraient les esprits des puissants des XIIIe-XVe siècles, quand l’influence arabe introduisit le calendrier zodiacal de l’année lunaire et leVazimba et esprits helo : la profondeur chronologique?tudes océan Indien, 51-52 | 20149
fady kisoa/fady lambo, alors que le Vazimba d’Anosy sans fady kisoa appartiendrait à unepériode plus ancienne.43
En Imerina, des Vazimba, on ne dit pas communément que ce sont des lolo. On nomme lolotous les esprits des trépassés, mais le Vazimba est un lolo qui a sa personnalité, alors queles autres lolo vivent dans une sorte d’anonymat. On peut penser que les lolo qui sont dansles cheveux du nouveau-né sont bien des ancêtres familiaux habitués du coin des litanieset des prières (zoro firarazana) où l’enfant a été con?u et où dort la mère qui porte l’enfant.La première sortie de l’enfant (mivoaka itany) se fait un matin de grand soleil et l’enfantn’est pas porté en dehors de l’espace habité où sont des lolo dont on ne peut rien dire. Cen’est
qu’après la
première coupe de
cheveux (ala volon-jaza) que
l’enfant pourra
êtreemporté
l’espace habité dans les
voisins (Domenichini, àpara?tre). Encore préférera-t-on ne pas le sortir en fin d’après-midi, quand le soleil va secoucher
pouvoir se
manifester.
espritssurhumains. Et les Vazimba sont les esprits de grands princes ou de grandes princessesqui ont régné autrefois52 et qui, comme Ranoro à Andranoro, sont devenus vazimba53. Jevoudrais
qu’après
d’Andramasina,
lesVazimba
caractère
signifiant
identiténettement affirmée, mais qu’elle ait donné de la consistance et de la réalité au signifié.Anciens Grands et souverains dans les principautés et royaumes,
ils étaient et restenttompon’aina dans la mesure où ils peuvent donner la mort à quiconque piétine leur hasina,mais bénissent et assurent la vie à tous ceux qui les respectent et ne feront rien qui, pardes souillures mortifères dans leurs demeures, diminuerait leur pouvoir de vie. Les Vazimba et les esprits helo44
Dans le pays bara et le Sud-Ouest, Jacques Faublée avait cru pouvoir distinguer les ritespatriarcaux accordés aux raza, c’est-à-dire aux ancêtres de la famille, des pratiques desfemmes se tournant
vers les << esprits de la vie >> ou << esprits de la nature >>, de naturesurhumaine.
modèle a été suivi
par d’autres qui, quand
essaient de donner untableau
Madagascar,
d’animistes(Maurier, 1987). Suivi aussi par Beaujard qui voit, fusionnés sous le vocable Vazimba, lesesprits des morts (fahasivy) et les << esprits chtoniens >> et présente le fait comme << unedonnée fondamentale des conceptions religieuses ta?ala que l’on retrouve dans d’autres régions deMadagascar >> (Beaujard, 1995).
C’était aussi
orientation
annéessoixante,
poussait Jean
à vouloir faire ou faire faire – il avait voulu m’assignercette t?che – dans le Betsimitatatra la carte des dongon-tany, ces petits monticules qui sontparsemés dans les rizières et dont il pensait que c’était la part réservée aux << esprits dusol >> lors de la mise en culture de la plaine, alors qu’il s’agissait sans doute d’anciennestombes établies dans des marais avant qu’ils n’aient été transformés en rizières.45
Face aux ethnicistes et tribalistes qui auraient aimé concevoir des << religions malgaches >>ou qui, comme une universitaire fran?aise et catholique mais assez peu anthropologue,niait, dans les discussions de laboratoire, l’existence de toute religion à Madagascar parceque, disait-elle, il n’y avait pas de clergé – constituant indispensable de toute religion ! –,j’ai toujours pensé
qu’une religion malgache.
d’une discussion
àl’Académie, j’avais affirmé que si la moitié de la population était chrétienne, qu’un trèspetit pourcentage était musulman et que 98 % de la population pratiquaient le culte desancêtres, j’avais été approuvé par deux bons connaisseurs des questions religieuses. L’un,Vazimba et esprits helo : la profondeur chronologique?tudes océan Indien, 51-52 | 201410
pasteur et
intellectuel
protestant
l’?glise réformée,l’autre, Armand Razafindratandra, jésuite, archevêque et cardinal catholique, fut lui aussiun grand intellectuel très ouvert sur le monde malgache : sa consécration comme évêquede
Majunga commen?a sur
cathédrale
LageraKamamy, alors
mpanjaka sakalava du Boina, selon les formes de la tradition malgache.Nous
nombreux à
(personnes,
desfemmes, chevauchées par les esprits
des anciens
souverains) de
êtrechevauchées
sazokechantèrent la louange des princes, mais surent rester sages et simples spectatrices.46
conceptions
religieuses
autorise à
faitreligieux
religieuxaujourd’hui dans la
région d’Andramasina.
Imerina, en
famadihana, lescultes
patriarcaux
christianisés
destombeaux
à la Toussaint ou
mieux s’être largement
sécularisés ou
la?cisés.
Quant auxfemmes,
engagement
christianismerevivaliste
<< bergère >>,
fifohazana,
(fandrosoana),
attachement
zanahary de
latradition
cérémonie
essentielle
famoahan-Janahary (Rabenanahary, 1969)54.47
Les cultes et demandes de bénédiction que le peuple fait auprès des tombeaux des grandsandriana ressort du culte des ancêtres, même si ceux qui les pratiquent n’y invoquent pasleurs propres ascendants. De ceux que je connais, je dirai que les descendants de cesGrands devant le peuple sont chrétiens, ne pratiquent le plus souvent aucun rituel auprèsde
continuent
porter leurs
àinterdire au peuple d’y venir sacrifier un poulet ou un mouton. Il faut alors leur expliquerles limites de leurs droits de propriété : leurs ancêtres appartiennent aussi à ceux qui ontfait leur toilette mortuaire, les ont enveloppés de linceuls et les ont portés jusqu’à leurinstallation sur leur dernier lit de pierre, car les grands andriana, sauf exception commeles Zanakandriana de Fenoarivo-Rova, ne touchent pas à ceux des leurs une fois trépassés.48
? c?té des esprits humains que sont les ancêtres, Faublée posait l’existence d’une strateantérieure d’<< esprits surhumains >> ou <> dont certains, les << espritsdu
comprendre
(Faublée, 1954b)
etexpliqueraient que
possédée
caractères
desattributs royaux, qui sont ceux des esprits de la nature >> (ibid. : 177). Ces esprits auraientété des lolo. Ce n’est que par la suite que lolo aurait aussi désigné les esprits des ancêtres (ibid.).49
Or, il me semble que l’anonymat des esprits helo tient à leur grande ancienneté et que,comme
les esprits des
hommes des
plus anciens quis’habillaient de rouge55. Le
monde malgache que les
grands ancêtres ont construit neconna?t pas d’esprits chtoniens ou d’esprits de la nature. Les princes et souverains étaientma?tres
(tompon’ny
helointerviennent
agraires. Sur
colonisation
nord deMadagascar, ce sont des zafintany, descendants des dynasties antérieures aux Sakalava àqui leur ancien caractère de tompon’ny tany est toujours reconnue, qui officient pour lamise en culture et l’appropriation de nouvelles terres (Engel, 2008).50
Pour comprendre ce qui advint, il faut se référer à la Genèse selon la tradition malgache.La terre
de Madagascar était
fait neutre, aussi neutre que l’était toute
terre auVazimba et esprits helo : la profondeur chronologique?tudes océan Indien, 51-52 | 201411
moment de l’apparition des humains, quand le grand Dieu du ciel envoya sa servante surterre pour y épouser Ietse, le petit dieu jailli de la terre. Celui-ci refusa ce mariage pouréviter toute dépendance servile à l’égard du ciel. Mais il accepta d’épouser Velo, la fillechérie du Dieu du ciel, qui obtint ensuite de son père l’envoi du souffle (aina) et de l’eau (orana) pour faire vivre les statues de bois d’Ietse par ces deux constituants de l’homme, lesouffle et le sang, le corps n’étant formé que d’une matière terrestre devant revenir à laterre après la mort. La neutralité de la terre fut le thé?tre de son humanisation par laparole efficace (masimbava) des rois et princes en partie descendant du Dieu du ciel par safille Velo.51
Substance divine autant que
l’air, l’eau est
plus le privilège des
andriana, qui devaientrevenir à l’eau en fin de vie, alors que, dans les mêmes conditions, le peuple des olon-tsotrarevenait à
la terre. Les
premiers princes
principautés créées sur la
– on neparlera
dépendance
desmétropoles asiatiques –, les premiers princes malgaches, disais-je, étaient ensevelis dansla mer
endroits appelés
embouchures ou
hoala,comme le furent
rois de la Mananjara antérieurs aux ZafiRaminia, commel’étaient aussi bien encore au XVIe siècle les sultans malais inhumés à l’embouchure d’unfleuve ou kuala, dit-on en malais (Josselin de Jong, 1981 : 186).52
Aujourd’hui,
célébré
ZafiRaminia
l’embouchure
àMananjary,
ces derniers commencent par invoquer les anciens
rois Ravoaimena, sansquoi le rite n’a aucune efficacité. Un représentant des Ravoaimena veille à ce qu’aucuneerreur ne soit faite dans l’invocation de ses ancêtres56. La baie d’Antsiranana et celle deMaroantsetra ont été des lonjo. C’est pour cela que la presqu’?le qui ferme cette baie duc?té oriental est appelée Masoala, c’est-à-dire masy hoala, << baie sacrée >>. Sur la c?te nord-est au-delà d’Antalaha qu’a étudiée Hurvitz (1986), les embouchures
tenaient une telleplace dans le souvenir historique et la structure sociale qu’elle était traditionnellementappelée Marovinany, << Région aux nombreuses embouchures >>.53
principautés
l’intérieur,
l’ensevelissement
grandsdéfunts le fut dans des rivières comme en pays tanala ou dans
des marais ou des lacscomme en pays betsileo et merina. Dans les cités andriana des hautes terres, ils le furentensuite au moins en partie dans les lacs-sépultures se trouvant à l’ouest de l’habitat.54
Cette relation des puissants avec l’eau se retrouve aussi dans le choix que faisaient lesprinces
défunts d’aller habiter
anguille (amalona,
un crocodile,
serpentcomme le do ou, chez les Fihere?a du Sud-Ouest, un animal aquatique qui allait descendredans la mer et y devenir l’un de ces monstres qui peuplent les fonds sous-marins57.55
Si l’on revient à Faublée, on comprend mieux que, par-delà la
ce qui unit leshabitants d’une région, ce sont des lieux où sont des esprits helo : << gros arbres isolés dans laprairie, arbres cachés dans la forêt, points d’eau, sources, cascades, planiols entre deux vifs de larivière >> (Faublée, 1954a). Les premiers, dans une région
plut?t aride,
penser auxlobolobo, aux zozoro, harefo et
volotara des Vazimba d’Imerina, et les seconds à d’ancienslieux de sépulture aquatique, qui en ont été sacralisés.56
Enfin, il faut bien dire que, sur le terrain en pays mahafale, on apprend que les Vazimbaantambahoaka sont bien des grands du passé qui habitent les embouchures et dont lestroupeaux de chèvres noires et de zébus paissent toujours sur le plateau calcaire, et que,sur le même plateau, les kokolampo sont les esprits des défunts ordinaires58. Quant à laVazimba et esprits helo : la profondeur chronologique?tudes océan Indien, 51-52 | 201412
zazavavindrano ou à l’ampelamananisa, qui habite l’embouchure de la Menarandra, elle estreconnue comme la grande ancêtre des Vezo (Marikandia, 1981).57
Si les dictionnaires donnent << matoatoa, a spirit, a ghost >> et son synonyme << ambiroa, theghost
(Richardson, 1885)
<< matoatoa, fant?mes,revenants >>
<< ambiroa,
accompagne
vivant >>(Rajaonarimanana, 1995), ce sont des mots qui n’apparaissent pas dans les enquêtes quiconstituent
travaillé.
matoatoa, << fant?me >>,
entendu qu’en milieu malgache
occidentalisé. Le
dephantom appara?t dans le dictionnaire de Richardson accompagné de spectre pour traduirelolovokatra – ce
qui ne correspond pas à
que l’on m’en a expliqué
en Androy –, etaccompagné de
dream pour
mandry. Quant
<>,Rajaonarimanana en fait la traduction de zazavavindrano qu’ignore Richardson. Et j’en suisà me
certains de
mots et leurs traductions
sont entrés dans lesdictionnaires que par le désir occidental d’universalisme et, au départ, celui de traduireles mots
du vocabulaire anglais.
Le mot matoatoa serait à
vocabulairenovgache (Domenichini, 1995). Ondine et ondin, nymphe, na?ade, dryade, elfe et fée, toutce
vocabulaire
merveilles,
mirabilia,
pasd’application dans l’imaginaire
Le merveilleux malgache se trouve dans lescontes, mais non dans le vécu. << Le merveilleux, dit Le Goff (2007 : 7) parlant du Moyen ?geeuropéen, frappe originellement le regard et implique quelque chose de visuel. Il se caractérise parla rareté et par l’étonnement, en général admiratif, qu’il suscite >>. Les Vazimba et les helo nesont pas rares et ne provoquent pas l’admiration.58
Les missionnaires à Madagascar, héritiers de la raison des réformés du XVIe siècle et d’unesprit
adaptées au christianisme, et
adaptant à
malgache lacritique des
contes faite en
voient évidemment et de
foi dans cesconceptions que des superstitions ou des croyances à combattre. Il n’était pas dans leurdestin de comprendre ce qu’étaient ces Vazimba dont ne parlait pas la Bible, alors qu’ilspensaient qu’elle contenait tout ce qu’il
fallait savoir sur le monde. Il leur aurait fallucommencer à éviter le mot << superstition >> et à considérer lesdites superstitions commedes croyances, ce qu’elles étaient aussi en Europe selon l’abbé Jean-Baptiste Thiers (1741).Il leur aurait fallu prendre ces croyances au sérieux et essayer d’en cerner le contenu.C’est ce que j’ai commencé à essayer de faire.59
Le travail pourrait continuer par des travaux de ma?trise. Je pense à un travail analogueau sujet de D.E.S. qu’un professeur d’Alger proposa à Charles-André Julien qui ne voulaitpas travailler
période romaine :
circulez en
etracontez ce que vous avez vu >>. On pourrait dire à un étudiant de ma?trise : << Prenez unepirogue et allez de Mananjary à Toamasina en vous intéressant à tous les estuaires et àtous les lacs pour définir les esprits qui y habitent >>. Une autre ma?trise pourrait partir dela documentation que j’ai utilisée, en retrouver les auteurs et aller avec eux dans les citéset villages dont ils ont donné l’histoire. Il y aurait sans doute encore beaucoup d’autreschoses à en dire. Pour un malgachisant de haut niveau, il y aurait sans doute aussi tout untravail sur ce qu’évoquent, dans l’esprit d’un enfant puis dans celui d’un adulte, ces récitset le vocabulaire de ces récits. Comme le pense Héritier (2013 : 31) essayant de définir lesconnotations qu’elle
accorde aux mots
propre lexique,
crapaud de Fehilohaserait-il, lui aussi, sale et gluant ?60
ténèbres et
l’obscurantisme.L’histoire apporte aussi la lumière, dont Cicéron disait qu’elle est celle de la vérité. AvecVazimba et esprits helo : la profondeur chronologique?tudes océan Indien, 51-52 | 201413
une meilleure connaissance des
Vazimba et des esprits helo, l’histoire jette, je l’espère,une grande lumière sur des siècles que l’on disait obscurs, mais qui ne l’étaient pas et nele sont toujours pas pour le peuple.BIBLIOGRAPHIE Sources primairesSources primairesLes sources primaires sont publiées dans l’un des volumes de la série Lovantsofina sy tadidivavanavelan’ny Razana teto Andramasina, Andramasina, Mandovahasina Edisiona, . Ils sontconsultables à Antananarivo à l’Académie malgache et aux Archives nationales.ANDRIANASOLO Sandratriniaina Ninah, ANDRIAMPARANY Rovatiana, FANIRIANTSOA Jean BERTHIN & MANANTENA Harintsoa, Ambohitraina sy ireo vohitra hafa, 2006.ANDRY Nasolo Riana, Sabotsy-Ambohitromby, 2011.IHARIMALALA Joséphine, Masindray, 2010.NANDRIANINA Herimino, Ampangabe, 2011.NDRENJAHARISON Vololomboahangy Florencia, Imasinerana, 2009.NOROSOAMAMPIADANA Voninahitrinirainy, Ambodiriana, 2011.RAFANOMEZANJANAHARY Mamy Fenohasina, Andobo, 2010.RAFANOMEZANTSOA Lydia, Zana-mararitany sy Tsimahalehilahy ao Anta-netibe, 2011.RAFANOMEZANTSOA Solo Jean Aimé, Ambohitraina sy Andrakalavao, 2010.RAHARIMINOSOA Felana, Fiadanana Atsinanana, 2007.RAHARINJANAHARY Sahondraniaina, Ambohitromby, 2009.RAHOLIARIMALALA Landiniaina, Anempoka, 2008.RAIVOMALALA N. Mamy, Anempoka sy ny manodidina azy, 2009.RAJAONARISON Honoré, Antotohazo, 2011.RAKOTOARIM ANANA J. Freddy, Andranosoalaza, 2011.RAKOTOHARY Jonah, Ny famorana at? Sabotsy Ambohitromby, 2014.RAKOTOMANGA Alain, Anororo, 2011.RAKOTONDRANAIVO Heritiana, Tankasina, 2011.RAKOTONIRINA Henintsoa H. R., Andranofotsy sy Andranosoalaza, 2009.RALAMBOMAMINIRINA Michel Ange, Ambalamena, 2009.Vazimba et esprits helo : la profondeur chronologique?tudes océan Indien, 51-52 | 201414
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évolution
étudiants
(cf.Domenichini, 1995).
enseignant
subliminale
queJacques Faublée nous enseignait la base du travail de l’ethnographe.2. Lire à ce propos FAUBL?E (1947).3.
Principalement,
Madagascar
religionstructurant l’organisation sociale, quelques pages lui sont consacrées (p. 102-108) dans unchapitre de la Cohésion des sociétés bara (1954a).4. C’est dans cette orientation que fut engagé le DEA d’un étudiant,
J.-P. RAZAFINDRAKOTO(1989).5. << C’est
austronésienne
faits-de-culture
plusimportants dans la vie d’un homme, que ce soit dans la première coupe des cheveux, qui fait sortirl’enfant de la nature et le fait entrer en humanité, dans la circoncision, qui le fait entrer dans lasociété
politique, ou
dans les secondes
funérailles, qui
lui assurent
un statut dans l’au-delà >>(Domenichini, 2013).6. Il
semble ici nécessaire de dire
un mot de ces enquêtes qui ont
débuté en 2005.
?Andramasina, la famille estimant qu’elle y a hérité de devoirs (adidy) et ayant toujours étéVazimba et esprits helo : la profondeur chronologique?tudes océan Indien, 51-52 | 201417
sollicitée pour pallier les insuffisances de l’administration socialiste et suivante, qui saitbien construire des b?timents de collège et de lycée, mais sans mobilier ni livres, sansbibliothèque
laboratoire,
l’exemple
àAmbohimanjaka la première école de la région en 1825. La famille, installée dans la régionau
XVIIIe siècle,
comprendrel’histoire de toute la population avant qu’elle ne soit là. Nous avions commencé à y faireune collecte de la tradition orale et quelques travaux archéologiques. En juin 2005,
unprojet de la petite ONG familiale (Ataovy toy ny dian-tana/Todiho ny lasa/Jereo ny ho avy – Ayez la démarche du caméléon/Un bref regard vers le passé/Un long regard vers l’avenir)me conduisit à proposer aux lycéens de faire pendant les grandes vacances une enquêtesur l’histoire ou la culture de leurs villages, des lieux mémorables pour leur famille, etc.Seul le volontariat bénévole était recherché. Les travaux d’enquête une fois finis puis misen forme étaient compilés dans un fascicule, chaque lycéen ayant fait un travail recevaitun exemplaire de tout ce qui avait été fait. Un exemplaire était par ailleurs donné ? labibliothèque du lycée, à celle de l’Académie malgache et aux Archives nationales où ilssont communicables. Une trentaine d’étudiants avaient participé la première année. Trèsvite, les volontaires devinrent quatre-vingts. Ils étaient toujours libres et responsables duchoix
décidaient
savent que
contr?leidéologique
d’ailleurs
àl’Académie le 8 mars 2012 (Domenichini, 2012).7. D’après l’étude que j’ai faite
en 2011, par la profession des parents, 86,36 % de cesélèves appartiennent totalement (70 %) ou partiellement (16,36 %.) au monde rural. Dansce dernier cas, quand les deux parents ne sont pas tous les deux agriculteurs ou éleveurs,l’un des deux l’est, le second exer?ant une profession en relation avec le monde urbain etdonné
administration,
enseignement,
commerce,construction.8. Il nous est arrivé, à Bakoly Domenichini-Ramiaramanana et à moi – et après de longueshésitations –,
histoires,
étaientdonnées pour en faire un héritage (lova) pour nos enfants et nos petits-enfants et nonpour en faire une publication dans une étude ou dans une autre.9. Il
année 2014
l’occasion de
lacérémonie des voeux pour la nouvelle année, les lycéens m’ont officiellement remis uncouple d’oies comme vodiakoho. Il est évident que la collecte des cotisations pour un telcadeau suppose que les lycéens ont consulté leurs parents. La confiance dépassait le seulcadre du lycée et s’étendait aux familles des lycéens.10. Cf. B. DOMENICHINI-RAMIARAMANANA et J.-P. DOMENICHINI (1980).11. Localisation :
Andramasina : 9 ;
Sabotsy-Ambohitromby : 18 ;
Alatsinainy-Bakaro : 9 ;Antotohazo : 2 ;
Ambohimiadana : 2 ;
Alarobia-Vatosola : 7 ;
Fitsinjovana-Bakaro : 2 ;Mandrosoa : 1 ; Ambalavao : 1, et Behenjy : 1.12. RASOARIMINO Mamy Bakonirina,
Ambohitromby
Sabotsy-Ambohitromby, 2006 ; RASOLONJATOVO Fanomezantsoa Toky,
Ambohitromby, 2007 ;
RAHARINJANAHARY Sahondraniaina,
Ambohitromby, 2009 ;
IHARIMALALA Joséphine,
Masindray, 2010 ;
etRAMAHERISOA Andonirina, Ambohitromby, 2011.
– Les notes infrapaginales ne comportantque l’année de publication renvoient toutes à l’un ou l’autre des volumes de la série desLovantsofina
tadidivava
navelan’ny
Andramasina,
l’Académiemalgache,
aux Archives nationales et au Lycée
d’Andramasina, ainsi qu’à
l’Institut deVazimba et esprits helo : la profondeur chronologique?tudes océan Indien, 51-52 | 201418
recherche pour le développement, lorsque la professeure Sophie Goedefroit dirigeait cetInstitut pour les pays du Sud-Ouest de l’océan Indien.13.
spectacles
indonésiens
situationsanciennes,
semblables
ampinga malgaches, mais en métal ?14. NDRENJAHARISON Vololomboahangy Florencia, Imasinerana, 2009.15. RAMANANDRAISOA Haingotiana Lydie, Tantaran’ny Kalanoro, 2010.16. RANDRIAMANANJARA Todiniaina Joseph Aristide,
Ambohimasindehibe
manodidina, 2010.
etoccidentalisé, des andriana évitent de se rendre à
Ambohimanga, parce
qu’ils mangenthabituellement
Le fait avait
organisée
àAmbohimanga
Fianakaviambe
d’Alahamady
d’ Alahamadibe
lesAntehiroka y avaient célébré deux semaines auparavant, les deux zébus sacrifiés pour lapopulation l’avaient
les formes leur
enlevant tout
caractère religieux.
Pouréviter
la population
d’Ambohimanga, il
été recommandéd’éviter
pique-nique.
fifamangiana
précédents
àAmbohimalazabe
Ratsimandresy
Ramiaramanana,
àAmbohitrombihavana
Rabetafika
Ambatofotsy
AlfredRamangasoavina
3 000 personnes,
àAmbohimanga.17. RAFANOMEZANTSOA Solo Jean Aimé, Ambohitraina sy Andrakalavao, 2010.18. ANDRIANASOLO Sandratriniaina Ninah,
ANDRIAMPARANY Rovatiana,
FANIRIANTSOA Jean Berthin et MANANTENA Harintsoa, Ambohitraina sy ireo vohitra hafa, 2006.19. NANDRIANINA Herimino, Ampangabe, 2011.20. RAJAONARISON Honoré, Antotohazo, 2011.21. RAFANOMEZANTSOA Lydia,
Zana-mararitany
Tsimahalehilahy
Antanetibe, 2011 ; RAKOTONDRANAIVO Heritiana, Tankasina, 2011.22. RANDRIAMBOLOLONA Heriniaina, Andavakamboalambo sy ny tantarany, 2010.23. RANDRATONJOHANY Domoina Esther, Fierenana, 2010.24. RAVEROARIMANGA Malala Mamy, Ambohidraondriana, 2010.25. RAKOTONDRANAIVO Heritiana,
Tankasina, 2011,
RANOROMANANA Lalao,
ve ?, 2011.26. RAKOTOMANGA Alain, Anororo, 2011.27. RALAMBOMAMINIRINA Michel Ange, Ambalamena, 2009.28. Dans la région de Vatosola : RAHARIMINOSOA Felana, Fiadanana Atsinanana, 2007.29. RASOANANTENAINA Célestine, Fehiloha, ny dobo misy vazimba, 2011.30. ANDRY NASOLO Riana, Sabotsy-Ambohitromby, 2011.31. RAMAHOBIARISOA Gilbertine
RANDRIAMANDIMBY Tojosoa Norbert,
Ambohimahatsinjo, 2010.32. NOROSOAMAMPIADANA Voninahitrinirainy, Ambodiriana, 2011.33. RAVELOARINIRINA Elisoa, Andobobe sy ny momba azy no mahaliana anao ?, 2011.Vazimba et esprits helo : la profondeur chronologique?tudes océan Indien, 51-52 | 201419
34. Sans doute modèle d’un site andriana ancien avec son dobo d’Andranonjazavavy, il estdécrit
J.-P. DOMENICHINI
M. DOMENICHINI-RAMIARAMANANA
(2014). Cettecommunication faite à Antananarivo le 30 janvier 2014 doit para?tre dans le
del’Académie malgache.35. RAZAFINIRINA Fenosoa M.R.C.,
Andranosoalaza
Anempoka…,
RAHOLIARIMALALA Landiniaina,
RAIVOMALALA N. Mamy,
manodidina
azy,2009 ;
RAKOTONIRINA Henintsoa H.R., Andranofotsy sy
Andranosoalaza,
RAMAROSEHENO Marchal, Amboanana atsinanana, 2010 ; RAKOTOARIMANANA J. Freddy, Andranosoalaza, 2011 ;RAMBELOMIHANTA Hasiniaina, Manjaka atsinanana, 2011.36. Sur James Hastie, cf. A. K. (1877), VALETTE (1967 et 1968).37.
<< superstition >>,
l’ ambalavelona est
dedésordre
psychique,
soncomportement. Il
serait apparu peu avant l’Indépendance et
avait alors provoqué unechasse
<< sorcellerie >>.
président
République
uneordonnance (28 juillet 1960) punissant les malfaiteurs << d’un emprisonnement d’un an aumoins et de cinq ans
d’une amende
de 50 000 à 500 000 francs >>, punitionaggravée
récidive.
L’opinion
200 formes
différentesd’Ambalavelona. La sorte de fugue dont il est question ici semble bien se rapprocher duTsiriry mitety rano (Sarcelle marchant sur l’eau) et du Manary lamba où le malade partait encourant
vêtements.
désordre,
étéplusieurs fois mentionné par la presse ces… derniers mois, notamment dans MadagascarMalaza.
années 1950,
l’opinion
distinguait
l’ambalamaty
étaitmortelle de l’ambalavelona qui
n’aurait été qu’une
maladie. Lui accordant une originediabolique,
chrétiens
employaient
l’exorcisme
guérir.Aujourd’hui, ce sont des guérisseurs (mpitsabo) que l’on peut appeler par téléphone !38. RANDRIAMIHAJASOA Hery Ziona, Bemahatazana sy ny manodidina, 2010.39. RAFANOMEZANJANAHARY Mamy Fenohasina, Andobo, 2010.40. Parmi
les interdits possibles sont nommés : << ny tsy
famoahana vilany
tsyfanasana tsihy any an-tsaha ary tsy fandrahoana voanjobory sy voatavo amin’ny fahavaratra >>. Ilest donc, dans toute la région, interdit de sortir des marmites noires, de laver des nattesdans les champs, de faire cuire des pois de terre et d’utiliser des calebasses pendant lasaison des pluies.41. RASOAZANANY HERITIANA Jeanne, Lambanandriana sy ny manodidina azy, 2011.42. Mikidraodrao, de la racine kidraodrao, inconnue des dictionnaires : c’est, quand unzavatra (esprit) vous appara?t le soir et vous fait peur, c’est faire un mauvais rêve ou faireun cauchemar.43. C’est avec un panier finement tressé (tandroho) que les femmes pêchent (manihika).Selon une disposition bien connue dans beaucoup de sociétés (cf. Testart, 1986a et 1986b),la pêche au harpon, à la sagaie, au trident ou à la ligne, laquelle utilise un hame?on en fer,est réservée aux hommes. Les femmes peuvent aussi utiliser le filet ou la nasse, qui nefont pas couler le sang. Dans la vie quotidienne à la maison ou en voyage, j’ai souvent vuque c’est un homme qui sacrifie le poulet que l’on va faire cuire.44. Dans
vocabulaire
miamboho << tourner
trépas, comme
manafina, <>,
d’enterrer.
secomprend chez les rois et les princes commandant à une seigneurie par le fait que leurVazimba et esprits helo : la profondeur chronologique?tudes océan Indien, 51-52 | 201420
entrée en fonction comportait un rite qui simulait la mort. Dès lors, ce roi ou ce seigneurappartenait déjà à l’autre monde. Tourné vers ses sujets, il vivait sur le seuil donnantaccès à l’autre monde. ? son décès biologique, il n’avait donc qu’à tourner le dos et à yentrer pleinement.45. La plus grande marmite en fonte, qui pourrait recevoir les sanies du défunt, pourrait-on me dire, ne peut contenir un corps. C’est vrai pour un corps frais (lena), mais ne l’estplus pour un corps sec. Nous avons vu à Antehiroka une petite tombe d’environ 80 cm delong, mais dans laquelle étaient les os d’un homme adulte d’environ 1,70 m. Il s’agissaitbien d’une seconde tombe définitive après que le mort se soit desséché et décharné.46. Qu’il soit devenu sépulture en faisait un lac manan-jina auquel on accordait hasina etrespect (Izany no nilazana azy ho manan-jina, ka nomena hasina sy haja). – C’est dans le mêmeesprit que l’on apprend aux enfants à ne pas jeter des pierres sur les chiens (Ny alika tsyazo torahana) et que
l’on forme le nom (anarana) d’Andriamasinavalona dans
la régiond’Andramasina (Ratsitorahana, << Honorable à qui l’on ne jette pas des pierre}

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